Constats et interpellations de la Plate-Forme
Depuis la réforme du Minimex (2002) et l’introduction du Plan d’Accompagnement et de Suivi actif des chômeurs (2004), les demandeurs d’emploi et les usagers de CPAS (en âge et en état de travailler) sont suivis et contrôlés de manière plus soutenue, ce qui n’est pas sans répercussion sur notre public et notre secteur.
En effet, nous constatons une très nette augmentation des demandes d’attestations d’inscription et de fréquentation aux formations. Ces demandes proviennent entre autres de l’ONEm, de certains CPAS et d’Actiris. Et la tendance n’est pas à la baisse. Au contraire, parmi ces derniers, certains demandent même la liste des présences, l’assiduité au cours, le programme des cours, le nombre d’heures hebdomadaires dispensées et le niveau de connaissance de la langue. Certains vont même jusqu’à demander des attestations de réussite. En outre, il n’est pas rare qu’un usager de CPAS rencontre des difficultés de différentes natures (logement, endettement, recherche d’emploi etc.,) et, qu’à ce titre, différents services d’un même CPAS interviennent simultanément sur sa situation. Ces différents services formulent parfois à l’adresse d’un même usager leurs propres exigences en termes d’attestations. A ces demandes s’ajoutent les appels téléphoniques d’assistants sociaux de CPAS qui veulent vérifier sur-le-champ si leur usager est bien présent au cours au moment de leur appel. Actiris va même jusqu’à convoquer des apprenants sur-le-champ, alors qu’ils sont en cours, pour qu’ils viennent leur remettre une attestation de fréquentation.
D’une manière générale, cette « politique d’activation » marque un tournant vers la responsabilisation individuelle. Or, on ne peut continuer à responsabiliser, activer et contrôler les demandeurs d’emploi dans un contexte bruxellois caractérisé par une pénurie d’emplois qui touche surtout les personnes les moins qualifiées. Cette approche vise, en somme, à faire la distinction entre ‘pauvres méritants’ et ‘non méritants’. Distinction qui fait essentiellement reposer sur l’individu la responsabilité de sa situation. La Plate-Forme Stop AttestationS tient à rappeler que les montants alloués aux personnes en situation de pauvreté se situent en dessous du seuil de pauvreté et que le droit au travail n’est pas accordé à tous dans ce contexte de chômage structurel.
Sur base de ces constats, La Plate-Forme Stop AttestationS a produit une attestation type, censée à la fois répondre aux attentes des personnes analphabètes et faire connaître aux agents d’Actiris, de l’ONEm ou de CPAS son point de vue sur le sujet.
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